Le Comité régional de paix, sécurité et développement (CRPSD) d’Agadez a exprimé, vendredi 18 avril, sa vive inquiétude face à la dégradation de la situation sécuritaire dans cette région du nord du Niger, marquée ces derniers mois par des enlèvements, des attaques armées et des tensions sur les sites d’orpaillage.
Réunis en session extraordinaire sous la présidence du gouverneur Ibra Boulama Issa, président du comité, les membres du CRPSD – composés des autorités administratives, des chefs traditionnels, de représentants religieux, des jeunes, des femmes, de la société civile et d’autres composantes locales – ont dressé un bilan préoccupant de la situation.
Le comité a rappelé plusieurs incidents majeurs survenus ces derniers mois : l’enlèvement du préfet de Bilma en juin 2024, l’attaque ayant coûté la vie à 11 soldats à Ekadé Malan en mars dernier, ainsi que les récents enlèvements à Agadez de deux ressortissantes nigéro-européennes en janvier et avril. D’autres faits inquiétants ont été signalés : assassinats, trafic de drogue, conflits fonciers et montée de la criminalité dans les centres urbains.
« Cette situation constitue une remise en cause de tous les efforts consentis par la région depuis une quinzaine d’années pour maintenir sa stabilité », indique la déclaration finale. Le comité évoque un tournant sécuritaire critique, marqué par le retour de groupes criminels dans les villes, où ils adaptent leurs stratégies face à la pression exercée par les forces de défense et de sécurité.
Renforcer la collaboration avec les autorités sécuritaires
Les participants ont salué les résultats obtenus par ces dernières contre les groupes armés non étatiques et le banditisme, tout en appelant à une vigilance accrue. Ils ont exhorté l’ensemble des acteurs locaux à renforcer leur collaboration avec les autorités sécuritaires, notamment par une meilleure remontée des informations et la dénonciation des auteurs d’actes criminels.
Ils ont en outre plaidé pour un encadrement renforcé de l’orpaillage artisanal, afin de prévenir les conflits liés à l’accès aux ressources. Le comité recommande également que la commune urbaine d’Agadez soit érigée en ville à statut particulier, compte tenu de sa démographie croissante et de son urbanisation rapide.
Enfin, un appel a été lancé aux forces vives de la région – chefs traditionnels, religieux, leaders communautaires, jeunes, femmes – à s’impliquer pleinement dans la préservation de la paix et de la cohésion sociale.